La prochaine séance du groupe de travail sur les animaux des Archives Husserl se déroulera
Nous aurons le plaisir d'accueillir, pour un exposé conjoint :
Dalila Bovet, éthologue (Université Paris X), et Catherine Larrère, philosophe (Université Paris I) .
le samedi 21 janvier, de 14h à 16h30
à l'Ecole Normale Supérieure, 45 rue d'Ulm, salle Celan.
à l'Ecole Normale Supérieure, 45 rue d'Ulm, salle Celan.
Nous aurons le plaisir d'accueillir, pour un exposé conjoint :
Dalila Bovet, éthologue (Université Paris X), et Catherine Larrère, philosophe (Université Paris I) .
Le point de vue des perroquets : leur prêtons-nous une psychologie minimale ?
Le
chercheur en éthologie cognitive est forcément confronté au point de
vue de l’animal : non seulement c’est fréquemment le sujet de ses
recherches, mais de plus les animaux testés imposent leur point de vue.
En effet, ils peuvent refuser de répondre si les questions posées ou les
récompenses proposées ne les motivent pas suffisamment, ou encore, sans
forcément que le chercheur s’en aperçoive, répondre à une question
autre que celle qui est censée leur être posée. Mais c’est peut-être au
moment où ils nous exaspèrent le plus que nos animaux ont le plus à nous
apprendre… l’éthologue peut ainsi découvrir que les interactions qui se
passent autour des expériences sont parfois aussi intéressantes, voire
plus, que les expériences elles-mêmes.
C’est
justement cette façon de prendre en compte le point de vue de l’animal
et d’apprendre plus de ce qui se passe autour de l’expérience que dans
l’expérience elle-même, qui amène à s’interroger, en philosophe, sur les
présupposés non questionnés aussi bien de l’expérience que de ce qui se
passe autour de l’expérience ou entre les expériences. Le chercheur ne
prête-t-il pas aux animaux une psychologie minimale qui n’est pas
questionnée parce qu’elle est une condition de possibilité des
expériences ? C’est, notamment la question de la motivation ou de
l’incitation prêtée aux animaux qui paraît comparable à celle qui
conduit à la construction de l’homo oeconomicus ou de l’idiot rationnel.
C’est la pertinence de cette psychologie, commune à l’homme et à
l’animal, dès qu’on les rend objets d’expérience, que l’on voudrait
interroger.
Le séminaire est ouvert à tous. Nous espérons vous y retrouver nombreux.